Ilaria a huit ans le jour où son père passe la chercher à la sortie de l’école. Normalement ça devait être sa sœur mais les plans ont changé, ils la retrouveront ainsi que la maman plus tard. Sauf que plus tard n’arrive pas. Ou plutôt si mais pas sous la forme des retrouvailles escomptées, non, sous la forme d’un voyage en voiture à travers l’Italie des années de plomb. Un voyage qui conduira Ilaria et son père à s’apprivoiser, à se décevoir et à se confronter à une existence qui n’épargne pas ceux qui tentent de vivre en dehors des règles. La jeune fille apprendra alors la désobéissance comme espoir et l’amour comme une entrave.
En regardant le panneau d’affichage, je ne peux m’empêcher de penser que lui aussi se rebelle, qu’il désobéit. Désobéir. Ce mot tombe en moi comme un caillou. Il me traverse tout entière. Quelque chose s’effondre, me vivifie. Si je veux, je peux moi aussi inventer des mots, comme ce panneau.
Porté par une incroyable écriture à hauteur d’enfant, Ilaria ou la conquête de la désobéissance est un immense roman sur l’amour filial, sur l’impulsivité d’un père et sur un amour absolu qui ne peut que se consumer par lui-même. Sans jugement aucun, Gabriella Zalapì nous offre un roman à couper le souffle qui tient en équilibre précaire sans jamais s’écrouler. Un véritable tour de force.
