Ce corps, le corps des femmes est un palimpseste des gestes, des douleurs. Ça n’use pas le corps, ça l’écrit. Et quand il meurt, le corps, ces gestes, ces afflictions restent là, enfermés comme dans un livre poussiéreux.
Le nom de Dolorès Leal Mayor est sur toutes les lèvres. Elle est à l’origine de l’épidémie d’assassinat qui secoue la France depuis quelques temps car, un jour, pleine de rage et de dégout, elle a dit stop et a tué un bourgeois qui voulait la sauter. Plusieurs autres ont suivi avant que d’autres femmes se mettent également à perpétrer des « dégueulicides » et que plus aucun homme ne soit en sécurité. Mais Dolorès est en prison et doit se faire évaluer par un psychiatre dont la tâche sera de la faire passer pour folle afin d’éviter un procès qui ne ferait qu’enflammer son statut d’icône.
Dans ce roman noir et acéré sous forme de face-à-face psychologique, Alexandre Civico propose une vision de l’insurrection qui guette nos sociétés patriarcales et imagine un monde dans lequel les victimes décident de mettre elles-mêmes un terme à leur oppression.
