Adam n’a guère le choix, il doit trouver rapidement 26’000 dollars pour payer sa dernière année d’études à l’université. Il a tout sacrifié pour quitter le coin paumé de l’Ohio dans lequel il a grandi et ne conçoit pas d’autres moyens de quittancer cette fuite que de mener son cursus à terme. Peu d’options s’offrent à lui, il atterrit donc en Alaska pour s’engager, le temps d’un été, sur un rafiot de pêche. Mais au cœur de la mer de Béring, la mer ne pardonne rien et exige un investissement complet de ceux qui espèrent en vivre.
Pour sa première sortie en mer, Adam traquera les bancs de harengs, cornaqué par deux habitués de l’exercice, Nash et Cole. Cette première expérience de pêcheur le confrontera à l’intensité du travail en mer, aux longs shift ininterrompus et à la tension qui émanent de chaque sortie. Elle sera également l’occasion pour le jeune homme de se questionner sur un avenir qui semble de moins et moins évident au fur et à mesure que la mer s’infiltre dans ses veines. Au milieu des éléments, de la rudesse des flots et cadavres de poissons, la perspective d’une vie du bureau semble bien dérisoire.
Prendre la mer – dans la mesure où il ne voyait plus cela comme une tentative désespérée pour empocher vingt-six mille dollars en dix semaine – était une décision dont il était fier. C’était un mode de vie différent. Ici, il pouvait être quelqu’un de meilleur. Un type sur qui on pouvait compter en situation de crise, avec des vrais amis, et il ne les abandonneraient pas.
Avec ce premier roman à l’intensité folle et au réalisme brut, Matt Riordan nous entraine à sa suite dans le quotidien des forçats de la mer. Il en profite pour questionner notre rapport à l’argent et ses promesses, les compromissions auxquelles nous nous abandonnons pour mener une existence libre et notre rapport à un environnement qui apparait tout à la fois si fragile et si sauvage.
