Nadia grandit dans le domaine agricole de Groenplaas, élevée par sa grand-mère tandis que son cousin, Xavie voit le jour dans un village côtier de pêcheurs. Les deux cousin.es sont issu.es de la lignée de femmes dont ils feront tour à tour le portrait, à commencer par la grand-mère, Sylvia, qu’iels décrivent comme la reine-mère du mensonge. Sous ces matronages puissants et violents, iels grandiront en tentant de se construire sur des modèles imparfaits et cabossés qui ne sont que le résultat des épreuves infligées à la société sud-africaine. Arrivé.es à l’adolescence, les deux cousin.es déménageront en banlieue du Cap et troqueront la ruralité si oppressante pour un environnement urbain en rien meilleur. Nadia y deviendra une jeune femme en colère qui tentera tant bien que mal de se révolter contre les non-dits familiaux et les violences qu’ils charrient.
De tous mes cousins et cousines, c’est moi qui ai le plus de chance de finir en prison ou dans un asile d’aliénés. Ma grand-mère dit que je suis le plus grand gâchis jamais rencontré chez une petite personne. Quand je suis née, je suis restée morte quelques minutes. Selon bonne-maman, c’est à ce moment que le diable m’a renvoyée sur terre.
Ce portrait d’une jeunesse sud-africaine en proie à la révolte la plus totale et à un manque d’avenir constant est porté par une écriture flamboyante. Les instantanés rapportés tour à tour par chacun.e des narrateur.ices nous emportent sans fin dans l’intime et le poétique d’une langue à nulle autre pareille.
