Membre de la Brigade Ramona Parra dans les années 70, Amalia parcoure les rues de Santiago du Chili pour y peindre des fresques en contestation à Pinochet. Mais pour elle, la peinture revêt un aspect bien plus profond que la simple résistance, elle est aussi un moyen de s’émanciper d’une structure familiale oppressante et d’un père terrorisant. Au cours de ces opérations nocturnes, elle rencontre l’amour de sa vie et couche sur ses toiles des œuvres qui évoquent leur passion. Mais tout bascule lorsque l’inéluctable arrestation survient et que les membres du collectif subissent des interrogatoires des plus horribles. Ressortie abîmée, Amalia devra se résoudre à épouser un autre homme et à se réfugier en France. Dévorée par les souvenirs de cet amour qu’elle a dû abandonner, par la mélancolie de l’exil dont les légendes de son pays natal lui permettent d’entretenir le souvenir et une rage de peindre, elle se maintient au bord de la folie, sur les crêtes des abîmes par la seule force de son amour pour son fils.
Les mots tombaient de sa bouche comme des briques, lourdes et compactes. Il en tombait assez pour nous emmurer tous les trois, pour nous cacher le soleil, pour éloigner les chants des oiseaux.
Portrait d’une femme inoubliable qui devra composer avec ses passions envoutantes et contre un système qui ne lui épargne rien, Au bord du désert d’Atacama est un splendide hommage à un Chili qui n’a que trop souffert et aux femmes qui toujours, subissent la volonté des hommes. Porté par une langue à la beauté poétique et un récit à la puissance elliptique, ce roman est une petite merveille.
