Les forces – Laura Vazquez

Les forces qui traversent ce texte sont de celles qui vous amènent à vous saisir d’un stylo, d’un carnet et d’entrer de plein fouet dans la langue pour en restituer une poésie à la fois splendide et torturée car impérieuse. Une poésie nécessaire et incarnée par une émotion vive et à fleur de peau qui s’oppose à l’ordre établi, aux conventions et au beau pour se faire ode et splendeur. L’écriture se fait poésie sans qu’elle ne raconte et elle raconte sans narrer.

Et les mots s’enchainent pour nous restituer une expérience de vie, un refus de construction, une opposition frontale avec un ordre social établi et peu avenant. Une aventure qui se vit et se découvre aussi par les mots d’autres, qui peu à peu constituent un thésaurus sur lequel s’appuyer pour s’envoler. Tectonique des phrases et des figures qui s’assemblent et dérivent pour former un continent littéraire à part entière, l’antiroman d’apprentissage, celui où la formation n’a de sens que par son absence et qui ne délivre que les tréfonds sombres et puants de nos êtres. 

Aucune invention humaine n’est issue de la réflexion, car les découvertes importantes naissent d’une intuition physique, et d’impressions reparcourues par la raison. J’avais fait naître en elle une impression, par la nature. Et l’intuition du corps existe dans les personnes. Les mots et leur sonorité ont un pouvoir concret sur les personnes car si la langue est un système, la parole est un acte.

Ce texte a la puissance d’un écrit qui marquera pour longtemps son temps et singulièrement son environnement. Celleux qui l’auront lu sauront qu’il n’y a désormais plus de retour en arrière possible, pas d’alternative, que tout le reste risque de paraitre, pour longtemps, insipide et peu consistant. 

Shares:
Post a Comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *