Alors qu’elle est enceinte de quelques semaines, Frith décide de se replonger dans son enfance passée à la pommeraie où elle a grandi avec sa mère Hayley. Ce voyage dans la mémoire convoquera des jours heureux et simples, passés dans un dénuement choisi. Entre les moments de jeu si formateurs, l’amour inconditionnel de sa mère et la beauté de la nature environnante, la jeune fille n’a pas le temps de s’ennuyer. Et lorsque Rose, une voisine tisserande, fait irruption dans leur vie, Frith se délectera des incartades nouvelles qui s’offriront à elles. Ce quotidien, rythmé par les travaux des champs, les apprentissages académiques et les moments de félicité sera complété par les traductions de poèmes chinois de Li Xue dont Hayley est la principale traductrice. Ces vers d’un autre temps et d’une autre vie partagent pourtant un remarquable écho avec l’existence des deux femmes.
Je ne sais pas ce qu’est le bonheur. Quelque chose que l’on cherche et auquel on s’accroche, mais que l’on perd parce qu’il est comme l’eau filant entre nos doigts. Dans ma vie, le bonheur qui arrive sans crier gare est le seul qui vaille. Un oiseau surpris qui se pose sur votre épaule avant de s’envoler de nouveau.
Avec une tendresse sans limite et un art de la poésie ahurissant, Peter Heller nous offre un roman sensible et mélancolique. Il convoque la magie de l’enfance et ses périodes d’innocence, malheureusement trop rapidement supplantées par une existence fragile et parfois cruelle. Il en demeure alors les valeurs et les souvenirs qui nous ont été transmis par ceux qui ont rendu ces années initiales inoubliables.
