Caroline a sept ans lorsqu’elle quitte le Chili de Pinochet avec sa famille. Elle prendra l’avion, direction Montréal dans la nuit du réveillon avec en tête une seule question : est-ce que le père Noël la trouvera, quelque part dans le ciel entre Valparaìso et le Canada ? Bien vite cette question laissera la place à d’autres considérations sur la précarité des migrants et à l’apprentissage d’une nouvelle langue. La jeune fille devra s’intégrer dans cette société qu’elle ne connait pas et pour ce faire elle effacera peu à peu les traits et les habitudes qui faisaient d’elle une petite « latina » pour se « dissoudre » dans la culture canadienne et assourdir la honte qui l’assaille quotidiennement.
Je gesticulais, j’avais un accent, je parlais fort, je jouais de l’ostie de flûte. J’étais outrageusement enthousiaste, sonore et voyante. Tout mon être était tapageur à côté de ces filles que je trouvais si délicates dans le luxe de leur anonymat.
De ce récit auto fictif, Caroline Dawson tire la sève des embuches placées sur le chemin d’une jeune fille qui cherche sa place dans un monde qui ne lui en laisse pas. Avec humour, rage et lucidité, elle décrit les mécanismes qui ont lieu au quotidien pour une multitude d’immigré.es à travers le monde. Un texte bouleversant et nécessaire qui résonne avec notre époque.
