Tout ce qui nous était à venir est un texte remarquable sur le temps qui passe et ce qu’il reste de nos engagements et de nos valeurs à l’aune d’un renouveau que l’on appelle la vieillesse. Le récit est construit sur ce qui a été et ce qui est désormais, sur les possibles d’hier qui n’ont plus cour aujourd’hui et sur ce qui les a supplantés. Comment dès lors continuer à exister et à agir dans ce monde qui n’est plus le nôtre mais qui est la résurgence de celui que nous avons tenté de bâtir ?
Mais toujours cette crainte d’énoncer une pensée ancienne, décalée, inadaptée, érodée. Même si nous savons qu’une pensée jeune peut souffrir de son impulsivité. On pense avec son âge, son corps, son temps et leur être fidèles, c’est aussi penser juste. Pourtant nous doutons.
Avec tendresse, poésie et lucidité, Jane Sautière nous livre un texte à la grande sensibilité qui saisit un instant aussi précis que fugitif pour en restituer une réflexion à l’acuité envoutante.
