Si l’appropriation culturelle est à ce point un sujet de crispation, qui déchaine les passions et sentiments contrariés, c’est parce qu’elle révèle ce que beaucoup ne veulent pas voir: les dynamiques racistes et coloniales de nos sociétés occidentales.
Véritable sujet de société, la question de l’appropriation culturelle est une lutte symptomatique des évolutions de nos rapports aux autres. Si le débat qui y affère ne peut se mener dans le calme et la sérénité, c’est qu’il touche à de véritables mécanismes de spoliation et de domination aux relents postcoloniaux. Et il se confronte à un ancien monde qui ne peut accompagner ou accepter ce changement car il lui semble devoir faire un effort, celui d’abandonner certains de ses privilèges.
Ce bref essai revient sur l’histoire de cette « cannibalisation » en s’appuyant grandement sur des exemples puisés dans l’univers de la mode, dont l’auteur est historien, pour en saisir une définition et une origine. Et surtout nous amener à réfléchir sur les implications de ces spoliations ainsi que sur l’importance des échanges culturels. Bref, un regard aiguisé et indispensable.
